Thème Réunion 1990

Première Fête de la Famille

Saint-Eugene D’Argentenay – Début du Siécle

C’est le temps de la Colonisation. Tout est à faire. Tout est à bâtir.

Des gens vaillants arrivent dans ces terres non défrichées. Femmes et hommes, jeunes, forts, dotés d’une foi innébranlable. Ils ont du coeur et leurs deux bras.

Ils viennent en ces lieux fonder leur famille et établir leur foyer. Ils “triment” dur d’une étoile à l’autre, sans compter.

Ce Sont Nos Ancêtres, Nos Parents

Plusieurs familles sont installés dans le canton “Pelletier” de Saint-Eugene D’Argentenay. On y trouve entre autres la famille Sasseville et la famille Potvin établient à quelques lots l’une de l’autre. Les Sasseville, Georges et Marie Dallaire, arrivent de Chambord ou ils se sont mariés quelques années auparavant.

Les Potvin, Sandy et Herméline Gagnon, sont originaires de Lac-à-la-Croix.

Chez les Sasseville, de l’autre côté de la Rivière aux Rats, le 7 juillet 1900, un cinquième enfant voit le jour. On le prénomme Georges comme son père.

Le 23 juin 1901, chez les Potvin, nait une fille que l’on prénomme Marie-Louise.

Le jeune Georges grandit heureux au sein de sa famille parmi ses onze frères et soeurs, entouré de l’amour de ses parents.

Quant à Marie-Louise… Sa grand-mère, Marie Gagnon, vient à Saint-Eugene pour les “relevailles” de sa fille Herméline. Au moment du départ, pour alléger la tâche de sa fille, Marie Gagnon décide d’amener avec elle à Saint-Jérome Marie-Louise sa petite-fille alors agée de trois ans. Il faut dire que déjà à cet age précoce, Marie-Louise à son caractère et une personnalité bien arrêtée, C’est donc à Saint-Jérome de Métabetchouan, chez sa grand-mère, que Marie-Louise va passer les jours heureux de son enfance et de son adolescence.

C’est vers dix-sept ou dix-huit ans que Marie-Louise revient chez ses parents à Saint-Eugene. Elle avait été choyée, voire “gâtée” à Saint-Jérome. Toute sa famille s’en rend bien vite compte.

Les années ont passé. Georges est devenu un beau grand jeune homme et plusieurs filles ont “l’oeil sur lui”. Ce sont cependant les magnifiques yeux noirs de Marie-Louise qui l’emportent. Georges est “enjolé” par ces yeux et par la voix qu’elle possède. Les jeunes amoureux s’êpousent le 11 octobre 1920.

La première annèe du mariage, Georges et Marie-Louise habitent chez les parents de Georges. C’est cette même année que Georges va suivre un cours de fromager à Saint-Hyacinthe. Le 27 juillet 1921 va naître le premier enfant du couple, un garçon, qui malheureusement décède quelques semaines plus tard.

Son cours terminé, Georges va aller pratiquer son métier de fromager dans sa propre entreprise à Girardville. A cet endroit naissent quatre enfants: Lorenzo, Laurent, Gertrude et Georgette.

Georges doit abandonner le travail de fromager pour des raisons de santé. Le couple décide alors de s’installer à Saint-Thomas Didyme et d’y établir un magazin général. Tout cela est fait en suivant les bon conseils du curé de Saint-Thomas et ami de la famille, l’abbé Henri Tremblay.

Nous sommes en 1927, le couple et la famille sont bien installés. au magasin, on travaille fort. On achète de tout et on revend tout: nourriture, tissues, outils de ferme, nourriture pour les animaux, bleuets, marchandises diverses, produits de la chasse et plus encore. On est isolé, on se serre les coudes. Il faut être débrouillard pour réussir à pourvoir au besoin de la famille.

Le couple se fait de bons amis dans la paroisse. Georges devient maire. En collaboration avec les autorités religieuses et gouvernementales et avec ses concitoyens il travaille à l’avancement et à l’évolution de sa municipalité.

La famille continue de s’agrandir: les jumeaux Paul et Paulette, puis André, Martha, Gaston, Angelo, Angela, Marthe, et Rachelle.

Malgré tout le travail qu’exige une pareille maisonnée Marie-Louise reste à l’écoute de sa communauté. Elle est souvent solliciteé et accepte avec joie de participer aux activités en mettant à contribution son talent d’organisatrice. Elle est aussi présente pour aider et supporter ceux qui vivent des malheurs, des deuils, des pertes et collabore à améliorer la vie de tous et chacun.

C’est à cette périod que Lorenzo, le fils ainé, va manifester le désir de faire des études conduisant à la prêtrise. Il sera ordonné prêtre le 21 mai 1951 à Saint-Eugene après avoir fait ses études chez les pères Trappistes de Mistassini. C’est un grand bonheur pour la famille et particulièrement pour Marie-Louise et Georges.

A Saint-Thomas Didyme comme ailleurs dans le monde, au début des années trente, l’économie est à la basse. C’est la crise. On a peine à joindre les deux bouts. Vers 1934 – 1935 un incendie détruit le magasin et la maison familiale. Heureusement tous sont sauf. Marie-Louise et Georges ne se laissent pas abattre. C’est sur une terre, achetée de Joseph Laforest, à Saint-Eugene d’Argentenay, qu’ils s’installent avec leurs douze enfants.

Ce sont des années très difficile, des années “dures”. Apprentissage de la vie sur la ferme, maladie, décès de deux petits enfants. Et la guerre qui est ressentie ici aussi. Et la paix qui revient enfin.

L’hiver, Georges travaille dans les chantiers pours ses frères. Les enfants vieillissent et commencent à aider. Tous mettent la main à la pâte. L’économie reprend. On remonte tranquillement la pente.

En 1944, nait un garçon, qu’on prénomme Georges comme son père et son grand-père.

Au printemps 1945, Marie-Louise et Georges achètent le vieux “bien”, c’est-à-dire la ferme des Sassevile. Georges a passé son enfance sur cette terre dans cette maison. (Cette terre est maintenant la propriété de Camille Sasseville et de Jean-Guy Labbé). C’est la joie pour tous de se retrouver sur cette ferme, avec cette maison si belle, spacieuse, qui accueillera toute la famille si souvent par la suite.

En 1946, en mars, Marie-Louise donne naissance à son dernier fils: Grégoire.

A partir de 1947, Georges se lance en affaire. Il achète des camps militaires, les fait démolir pour par la suite en vendre les matériaux. Certains de ses filles et garçons participent à cette entreprise. Elle amènera de nombreux déplacement au Québec, en Ontario et dans les provinces maritimes.

On assiste enfin au premier mariage… Le 19 juin 1947, Laurent épouse Eliette Girard. D’autres cérémonies de mariage suivront et de nombreux baptêmes.

Quoi que certains de ses enfants commencent à voler de leurs propres ailes, Marie-Louise n’a pas terminé son oeuvre. Le 27 avril 1948, elle mêt au monde son dix-neuvième enfant, une fille, Ursule, devenue quelques années plus tard Camille. Cette petite dernière, elle l’a faite à son image et à sa ressemblance et tant mieux!

La vie continue. Le travail continue. Georges devient maire de Saint-Eugene après avoir quelque années président de la commission scolaire locale.

Puis un jour, trop tôt hélas, le 2 mars 1964, Georges décède. Miné par le travail, épuisé, le coeur a flanché. Il avait 63 ans.

C’est un dur coup pour la famille et pour Marie-Louise qui perd son compagnon de vie. Malgré son chagrin, elle lui survivra 23 ans, toujours fidèle à sa memoire.

Femme forte, s’il en est, elle travaille encore plusieurs années. Puis elle est frappée par une nouvelle épreuve le décès de son fils Georges à l’age de 25 ans. Sa foi la supporte dans ce malheur.

Sa retraite, elle l’a passe dans la “petite maison” du village, pres de l’eglise, de la poste et du magasin, à Saint-Eugene. Dans cette maison ou ses parents Herméline et Sandy ont eux aussi vécu leurs dernières années. Elle y reçoit ses enfants et ses petit-enfants, toujours aussi accueillante.

Finalement, malade, c’est au foyer du Bel age que Marie-Louise passe les derniers mois de sa vie. Agée de quatre-vingt-cinq ans, elle décède le 19 novembre 1986.

Marie-Louise   Georges

Votre mission est accomplie, bien accomplie
Merci chers parents
Merci chers grand-parents.

De la-Haut, Marie-Louise et Georges, intercédez pour nous afin que nous marchions sur vos traces et que nous nous retouvions tous réunies au jour du repos.

Sous votre regard, nous sommes ici, aujourd’hui, ensemble, tous ensemble, vos enfants et leurs conjoints, vos petits-enfants et leurs conjoints et vos arrière petits-enfants.

Fidèles à votre enseignement et à votre souvenir nous restons et resterons unis.

Que cette journée consolide nos liens.

Bonne Journée! Vive La Fête!

Paulette Sasseville Gravel
Alma, juillet 1990

St. Eugene d’Argentenay – The Beginning of the 20th Century

A time of colonization. Families arrive on un-tilled land yet to be cleared. Men and women, young and old have a strong faith. They have heart and two good arms. They will establish their families. They are our ancestors, our parents! Many families decided to live in the district call “Pelletier” of St. Eugene. Among these families were the Sassevilles and the Potvins. Georges Sasseville and Marie Dallaire came from Chambord. They had married a few years earlier (our father’s parents). Sandy Potvin and Hermeline Gagnon came from Lac-a-la Croix (our mother’s parents).

In July 1900 a fifth child was born in the Sasseville household. He was named after his father, Geroges (our father). Over at the Potvins, on June 23rd, 1901, a daughter was born – Marie-Louise (our mother). At 3 years old, Marie Louise went to live with her grand mother Marie Gagnon of Jonquiere. Only at the age of 18 did Marie Louise return to her family home. She was spoiled, very difficult to deal with, was coming from the city to live in a camp with her parents. She was miserable.

But then she met Georges who was completely seduced by her beautiful eyes and musical voice. The young lovers wed on October 11, 1920. For the first year of their marriage, they lived with Georges’s parents. During that year Georges decided to go to St. Hyacinthe to learn the trade of cheese making. On July 27, 1921 their first child Aurelin was born, who sadly died a few weeks later. After his apprenticeship Georges started his business in Gerardville. They would have four more children – Lorenzo, Laurent, Gertrude and Georgette. For health reasons Georges had to discontinue this work and they moved to St-Thomas where they opened a general store. By  1927 their store carried everything – food, fabric, farm tools, hunting equipment and many more products.

Everyone in the village became their friends. Georges was elected mayor .His goal was the advancement and evolution of his municipality.The twins were born – Paul and Paulette, then came Andre, Martha, Gaston, Angelo, Angela, Marthe and Rachelle. In spite of her large family and responsibilities, Marie-Louise was always available to help the community, contributing to activities, and showing her talent for organization.

Meanwhile, her oldest child Lorenzo expressed a desire to become a priest. He studied with the Trappists in Mistassini and was ordained on May 21st, 1951. It was a most happy and proud moment for Marie-Louise and Georges. Tragically, in 1940 a fire destroyed their store and home, but with great courage and fortitude they picked themselves up to start a new life by moving to St-Eugene with their 12 children. Now living on a small farm with no worldly goods to speak of, Georges decided he must go work for his brothers in order to provide for his large family. His brothers were wood yard contractors. In 1944 Georges Jr. was born. In the following year (1945) Marie-Louise and Georges were able to buy the family farm from his father (now the propriety of Camille and Jean-Guy). The whole family was happy to be on this farm of 250 acres. In 1946, Gregoire was born.

In 1947 (after the war) Georges with the help of one of his brothers launched a new business of buying up abandoned military camps in Quebec, Ontario and the Maritimes, demolishing them and selling all materials. As always he was very successfull, and was able to provide a good life for his family. In April 27, 1948  Marie Louise gave birth to her last child, a daughter named Ursule (later on name changed for Camille). Camille had a striking ressemblance to her mother. How happy we all are about it. Georges became mayor of St. Eugene for 2 terms. He also was president of the School Committee.

On March 2nd, 1964 Georges after a life of hard work for his family and only 63 years old, passed away. In 1969, Georges Jr. at the tender age of 25 accidently passed away. For Marie-Louise it was the most devastating moment of her life. In November 1986 at the age of 85 years Marie Louise left us. She had a full life of accomplishement.

Thank you Dear Parents, your mission is fulfilled. We will continue your teaching and keep the family united. This day will strengthen our family bond.

Have a Great Day and Celebrate!
Paulette Sasseville Gravel
Alma, juillet 1990

Translated by Marthe Battles