Tout d’abord, une mise en contexte

To Start Off, Some Historical Background

  • vers 1940 - le jour des roi - Epiphany | 9 octobre 1960 - 40 ans de mariage

  • A St-Thomas-Didyme dans la cuisine - in the kitchen

  • A droite: Une fete d'enfants. A gauche: Gertrude, Georgette, Paulette, Martha

  • Marie-Louise et les enfants assis sur le vehicule de Georges

  • Paulette et Paul devant le maison et le magasin a St-Thomas Didyme vers 1931

  • vers 1935, Marie-Louise Potvin avec sa grand-mere Marie Gagnon et les enfants

À la fin des années 20, le monde fait face à une crise économique mondiale. Afin de permettre à la population de survivre à ce grand drame, les citoyens sont encouragés par les autorités à un retour de la terre. Les citoyens sont donc incités à s’installer sur des terres inoccupées.

C’est ainsi que St-Thomas-Didyme, dont la fondation de la paroisse remonte à 1925 mais dont le territoire est occupé par les familles installées depuis 1899, va voir arriver sur les terres, des familles qui viennent de Val-Jabert, dont l’usine vient de fermer, d’autres parties du Saguenay-Lac-St-jean, de Québec, de Montréal et même des États-Unis.

En 1928, Marie-Louise Potvin et Georges Sasseville sont marié depuis huit ans et ils ont déjà quatre enfants vivants: Lorenzo, Laurent, Gertrude, Georgette. Ils ont perdu un premier enfant, Aurélién. Ils demeurent à Girardville ou Georges est fromager et propriétaire de sa fromagerie. À la suggestion du curé Henri Tremblay, ils décident eux aussi de se déplacer. C’est ainsi qu’ils vont s’installer avec leur famille à St-Thomas-Didyme. C’est là qu’au mois d’août 1928 naîtront les jumeaux, Paul et Paulette et qu’ils y seront baptisés.

La famille va demeurer à St-Thomas-Didyme jusqu’en 1939 alors que Marie-Louise et Georges partiront s’installer avec leur treize enfants, à St-Eugene D’argentenay ou nous sommes présentement.

À St-Thomas-Didyme naîtront donc, outre Paul et Paulette en 1928, André, Martha, Gaston, Angelo, Angela, Marthe et finalement Rachelle qui est âgée de six mois lorsque la famille va s’installer à St-Eugene au printemps 1939.

Dans le livre rédigé à l’occasion du 75ième anniversaire de St-Thomas-Didyme, on peut lire, au sujet de Georges Sasseville, la note suivant: 1937 à 1939 – Maire de St-Thomas-Didyme – Arrivé en 1928, c’est l’homme d’affaire qui prime chez lui. L’industrie du bois a été sa principale préoccupation durant son mandat ce qui fut bénéfique pour la municipalité. On constate aussi qu’avant d’être maire du village, Georges à été conseillé municipal en 1936, juge de paix et que les réunions du conseil municipal se sont tenus à son domicile, au début des années ’30, avant la construction d’une salle municipale.

Marie-Louise et Georges s’installent, devant l’église du village, dans une grande maison qu’ils font construire et qui devient à la foi la résidence de la famille et un magasin. Je me  souviens que le bâtiment était assez important. Il y avait une galerie à l’avant et deux portes l’une donnant sur le magasin et l’autre sur le salon. Lorsque nous les enfants, entrions dans le magasin nous devions dire, lorsque la cloche de la porte sonnait, C’est moi qui rentre! pour que notre mère sache tout de suite que ce n’était pas un client et qu’elle évite ainsi de se déplacer dans le magasin. Quand le curé Larouche traversait au magasin et qu’il entrait, pour rire, tout comme nous, il disait: C’est moi qui rentre! Il faut dire que maman était très occupée. Elle était presque toujours enceinte, s’occupait des enfants, s’occupait du magasin, était très impliqué  à l’église et dans la communauté.

Le magasin était une grande pièce avec deux comptoirs et présentoirs l’un sur la gauche et l’autre sur la droite. Il y avait plein de choses à vendre sur les murs. Une grosse truie, une fournaise, trônait au centre de la pièce. Il y avait de tout dans le magasin, des aliments, des vêtements, du linge à la verge, de la poudre, de l’eau de Cologne, des savons, des cadres religieux, des outils…c’était un véritable paradis pour nous les enfants qui ne devions toucher à rien. Au fond de commerce, il y avait le backstore ou se trouvait la réserve, les barils, les poches d’aliments enfin tout.

Nous n’allions pas dans le salon et la salle à manger de la maison. Il y avait de beaux meubles et un gramophone. Nous restions surtout dans la cuisine et aux 2ieme étage ou se trouvaient nos lits. Il y avait d’un côté les lits des filles et de l’autre ceux des garçons – les deux rangés étaient séparées par un rideau.

Derrière le magasin, il y avait une étable. Lorsque les cultivateurs qui demeuraient dans les rangs tout autour se rendaient au village pour aller au magasin ou à la messe, ils dételaient et mettaient les chevaux dans l’étable. Ils payaient un montant à l’année pour se stationner ainsi. Dans l’étable nous avions aussi une vache. Il fallait la traire chaque matin et chaque soir et nous, les enfants, avions par fois le travail de lui tenir la queue pour ne pas qu’en battant la queue elle frappe le visage de celui ou de celle qui la trayait. J’appréciais bien le lait de la vache mais je me souviens que je n’aimais pas tellement lui tenir la queue.

À St-Thomas-Didyme, maman Marie-Louise travaillait au magasin. Elle recevait et servait les clients. Elle était une bonne commerçante. Elle était affable et enjouée. Elle avait de la répartie. Les clients l’appréciaient.

Quand maman devait s’absenter avec papa pour aller à Normandin, Lorenzo, Laurent et Gertrude gardaient le magasin. En quittant, maman nous disait de les écouter et on devait faire ce qu’ils nous disaient ou ordonnaient de faire.

À la maison, il y avait des filles engagées qui s’occupaient de l’entretien de la maison et des enfants. À une certaine époque, il y a eu trois filles engagées en même temps et ce sont elles qui trayaient la vache.

Notre mère assez sévère et elle voulait que l’on soit poli avec ces dames que nous devions appeler mademoiselle. Je me souviens qu’elles étaient gentilles avec nous. J’ai le souvenir de cacao que l’une d’elle me faisait au retour de l’école et que j’allais boire assise sur mon lit.

C’est là et dans le contexte que j’ai passé les premières années de ma vie dans un sentiment de bien-être et de satisfaction entourée d’une famille qui m’apportait sécurité et affection.

Marie-Louise et Georges étaient très impliqués dans la communauté. Ils travaillaient forts et malgré cela ils étaient toujours prêts à aider et à participer.

À cette époque la religion, l’Église, le Curé jouent un rôle important dans la vie des familles. La religion règle les comportements. L’église est le centre des villages et le lieu de rassemblement. Le Curé set le conseiller et parfois l’ami. Marie-Louise et Georges ont une foi profonde et sont très impliqués dans l’église et dans la vie communautaire. Georges va à la messe chaque matin et nous les enfants, nous l’accompagnons. Marie-Louise est aussi très proche des Curé du village même si un jour un curé a donné une claque à Paul, qui servait la messe, parce qu’il avait amené les burettes à l’autel au mauvais moment – c’était l’époque.

Marie-Louise, après la naissance de Martha, tombe malade. Elle souffre d’une tuberculose. Elle va au sanatorium mais elle quitte avant la fin du traitement et revient à la maison. Finalement, elle se rend voir le Frère André à Montréal. Le Frère André, maintenant canonisé, est reconnu pour faire des guérisons. Pendant ce temps, c’est Marie, la mère de Georges qui garde les enfants à la maison à St-Thomas-Didyme.

Lorsque l’on parle du Noël d’antan, il faut le voir s’intégrer dans le contexte que je vous ai présenté: une couple, plusieurs enfants, la foi, la religion, les cures, la vie dure de l’époque, le travail, la maladie, les bon moments et les moments plus difficiles.

À St-Thomas-Didyme, la famille de Georges Sasseville, tout en étant nombreuse, ne manque de rien. Les parents travaillent forts. Ils ont des enfants à chaque 18 à 24 mois. Ils ont un commerce qui les met en bonne position sociale et financière. Grâce à ce commerce, nous, les enfants, avons accès à des biens que les autres enfants n’ont pas. Ainsi, nous réussissons à prendre quelque bonbons dans le comptoir du magasin et maman m’accorde d’apporter des pommes à mes amies à l’école. Nous avons aussi la chance de s’asseoir sur le comptoir pour voir tous les secrets que recèlent les valises des commis voyageurs.

Noël et le préparatifs de Noël

À  St-Thomas-Didyme, je n’ai pas de souvenirs de décorations de Noël. À cette époque, nous ne faisons pas d’autre de Noël et nous ne connaissons pas le Père Noël. Noël est une fête religieuse et c’est le Petit Jésus qui nous apporte nos étrennes, nos cadeaux.

À Noël on tend nos bas. Cela veut dire que, la vielle de Noël, on attache au mur de la cuisine, avec une braquette, l’un de nos vrais bas et on s’attend, le jour de Noël, à y trouver un petit cadeau.

Le matin de Noël, dans les bas, on trouve des pommes et des oranges mais on trouve aussi d’autres cadeaux. J’ai souvenir de petites poupées pour les filles, de parapluies d’enfant, de ski d’enfant…Paul se souvient d’une ferme en carton. Il dit cependant qu’elle est disparue très rapidement.

Mais à l’époque, le bonheur ce n’est pas les cadeaux, les étrennes…le bonheur c’est d’être ensembles, au chaud, de bien manger, d’être entoure de ses parents et de ses frères et sœurs. Entre nous les enfants, il y a beaucoup de partage. On ne garde rien pour soi. Lorsqu’on a quelque chose, on le partage tout de suite avec les autres en leur offrant.

La nourriture de temps des fêtes est toujours abondante et délicieuse. Marie-Louise cuisine très bien. On disait d’elle qu’elle fait bien a manger. Pendant les Fêtes, on mange de la tourtière du Lac St-Jean avec du lièvre et parfois, si les indiens nous en ont donne, on ajoute de l’original à la préparation. on mange aussi des pâtés à la viande, du ragoût de boulettes et surtout des bons beignes qu’on trempe dans le sucre blanc.

Un jour, les gardes-chasse se présentent au magasin pour faire une inspection. Il demande s’il y a de l’orignal dans le commerce. Marie-Louise dit que non tout en sachant qu’il y a une belle fesse d’orignal apportée par les indiens et cachée dans le backstore. Les indiens ont le droit de chasser mais uniquement pour  leur consommation. Ils en donnent à mon père Georges bien que ce soit illégal. C’est l’heure du dîner et comme  il n’y a pas de restaurant dan le village, Marie-Louise invite les gardes-chasse à manger. Elle leur sert de la soupe, un bon steak avec des patates et un dessert. Ils sont aux anges. Le repas est délicieuse. En quittant, alors qu’ils la remercient chaleureusement, elle leur annonce que le bon steak qu’ils viennent de manger est du steak d’orignal qu’elle vient de couper dans le backstore. Ratoureuse, Marie-Louise les a bien eus et elle a garde la fesse d’orignal.

Dans un journal de 1932, on peut lire un article sous le titre suivant: Intéressantes nouvelles de St-Thomas-Didyme. La fête de Noël – Venue des indiens d’une distance de plus de cent milles. Le jour de Noël, fut cette année, une date mémorable pour la paroisse. Grâce à la générosité de bienfaiteurs, on a inaugure de magnifique banderoles ainsi qu’une splendide crèche. Un programme de choix nous a été servi par la chorale paroissiale fondée depuis trois mois par notre dévoué curé. Nous n’avons plus rien à envier aux paroisse voisines pour la beauté du chant et des décorations de l’Église. Les vieux airs d’antan, à quatre voix mixtes, toujours si gracieux furent rendu avec maîtrise et brio par les quelque trente-cinq voix de la chorale Saint-Thomas-Didyme. Les solistes furent: Monsieur Jean Baptiste Paquin et Monsieur Francois Lachance, Madame Georges Sasseville, Madame Joseph Bhérer et Mademoiselle S. Laliberté. Chose à noter pour notre édification, on remarquait parmi la foule compacte, plusieurs familles d’indiens venus spécialement pour la messe de Minuit, après voir franchi soit à pieds soit avec des chiens plus de cent cinquante milles.

Quelque anecdotes de Noël: André et l’ange récalcitrant

Lors d’un Noël, Albert Rousseau, qui travaillait pour un des curés comme sacristain, et qui aimait beaucoup la famille de Marie-Louise et Georges, vient au magasin pour nous inviter, nous les enfants, à venir voir la crèche de Noël qu’il vient d’installer dans l’église. Maman nous autorise à y aller et nous nous  habillons rapidement et traversons à l’église juste en face. En partent, Marie-Louise nous donne à chacun des sous à mettre dans l’ange qui salue.

Vous avez certainement déjà vu les anges de crèches d’église qui saluent lorsque l’on met de l’argent dans le sac qu’ils tiennent à la main. Les enfants adorent les voir saluer. Après avoir regarde la belle crèche et fait une petite prière, chaque enfant de la famille a mis ses sous dans le sac de l’ange et l’ange les a tous saluer un à un. Au tour d’André de mettre ses sous, l’ange fatigue n’a pas réagi, André mécontent, pour le forcer à saluer, lui a donne une claque sur la tête qui est allé rouler au loin.

Nous somme tous rentres à la maison en se disant qu’André allait encore se faire chicaner. Mais non…Marie-Louise a bien ri et elle a dit que l’ange avait eu ce qu’il méritait car il avait juste à remercier André.

Le Lac-à-Jim

À l’époque, les autochtones – les amérindiens sont appelé des indiens et parfois même des sauvages.

Au nord-ouest de la municipalité de St-Thomas-Didyme, à cinq kilométrés, se trouve Le Lac-à-Jim. le lac doit son nom à un amérindien qui s’y établit, Jim Raphaël, et donc toute la famille fut baptisée par les missionnaires. Autour du Lac, dans les années trente, il y a une réserve indienne. Les indiens y vivent de chasse et de pèche. Leurs tentes sont installées tout autour du lac. Coq Perron, un employé du gouvernement fédéral, gère les lieux.

Les indiens du Le Lac-à-Jim venaient faire leurs achats au magasin de nos parents. Mon père et ma mère se sont fait des amis parmi eux.

Mon père faisait aussi le commerce des fourrures. Il achetait les fourrures des indiens et il allait ensuite les vendre à Normandin à des personnes qu’on appelait les juifs qui les revendaient à Montréal.

Nous accompagnions parfois notre pere lorsqu’il allait au Le Lac-à-Jim. Je me souviens très bien d’une visite ou nous, les enfant, étions entres avec lui dans une tente. Nous étions tout assis au sois autour de mon père pendant qu’il négociait l’achat des fourrures.

J’ai souvenir d’un Noël ou vers l’heure du souper sont arrives à St-Thomas-Didyme un groupe d’indiens du Le Lac-à-Jim – hommes, femmes et enfants – venue pour la messe de minuit.

Ils étaient arrives en traîneaux a chiens. Ils avaient mis les chiens dans l’étable et les traîneaux près de la porte.

Pendant le soirée, les hommes sont restes dans le magasin à fumer et à manger des bonbons et des pinottes alors que les femmes et les bébés sont allés se coucher en haut dans la partie qui était nos chambres d’enfants.

Nous étions couches dans nos lits et les femmes étaient couchées, un peu partout, entre nos lits. C’était un peu surprenant et pour une fillette un peu épeurant.

Puis maman nous a tous réveillés et nous sommes ales à la messe de minuit.

À St-Thomas-Didyme, Marie-Louise, le 4 février 1938, est devenue la marraine d’une jeune indienne de 19 ans nommée Émélie Métabez du Le Lac-à-Jim. Le parrain était Méridé Boivin. Des après la baptême le curé a célébré le mariage d’Émélie avec Jimmy Raphael. Ce fut une fête à l’église. Émélie à garde contact avec sa marraine. Quand grand-papa Georges est décédé, en 1964, Émélie est venue voir Marie-Louise et l’a revue quelque fois par la suite. Elle aimait voir sa marraine et était toujours très émotive.

La messe de minuit

Il y avait trois messes la nuit de Noël, la messe de minuit, la messe de l’aurore et la messe du jour. C’était bien long. Les enfants avaient tendance à s’endormir. le minuit chrétien chant solennel s’il en est nous tenait cependant éveillé.

Parfois, on pense que l’on a tout invente mais même à l’époque on demandait aux enfants de participer aux célébrations de l’église. Une année, on m’a demande d’apporter le petit Jésus dans la crèche au début de la messe. Je suis sortie de la sacristie avec le précieux Jésus dans les mains et je l’ai mis dans la crèche. J’étais bien contente. Je suis ensuite retournée dans mon banc retrouver mon père, mes frères et mes sœurs. Maman était alors probablement avec la chorale.

Pour nous, l’église c’était comme notre chez nous. S’il y avait quelque chose, un problème, on traversait au presbytère et à l’église voir le cure pour lui dire. Maman été la présidente de l’œuvre du tabernacle et du Conseil des Dames de l’ouvroir qui visaient d’assurer à la lingerie de l’église la propreté qui convient à la sainteté de lieu. Par example, une journée maman se mettait en tête qu’elle nettoyait les vases sacres, chandeliers et autre objets de l’autel. Elle nous envoyait tous à l’église en file indien chercher les objets et les ramener à la maison. Elle nettoyait le tout avec du Braso puis on retournait le tout bien brillant à l’église.

La tâche de Gertrude était d’arroser les bouquets dans l’église. Nous les autres enfants nous l’accompagnions pour la suivre dans l’Église avec la chaudière d’eau d’où elle remplissait son long contenant d’arrosage.

Bien que Marie-Louise et Georges viennent de deux grandes familles, à St-Thomas-Didyme, ils sont seuls sans frère et sœur. Le reste de leur famille est à Mistassini et à St-Eugène. Vu l’état des routes et des moyens de locomotion, il n’y a pas de visite de membres de la famille pendant le temps des fêtes.

Les autres fêtes et le sens de la fête de Marie-Louise

Marie-Louise a vraiment le sens de la fête. Elle aime rire, chanter, danser. Elle participe aux activités du village et va à tous les mariages et aux fêtes ou elle est invitée. Quand elle ne peut pas y participer, en raison de son état, les participants à la fête lui font savoir qu’ils l’ont beaucoup manque. On lui dit Ça paraissait madame Sasseville que vous n’étiez pas la!

Georges est beaucoup plus calme et réservé. Il trouve Marie-Louise drôle et il sourit de ses folies.

La calendrier religieuse contient beaucoup d’occasions de fêter tout au long de l’année, en voici quelques unes.

Le Jour de l’an

Le jour de l’an est une fête sociale et populaire importante. Elle a un caractère religieux moins grand que la fête de Noël. Le Nouvel An est l’occasion de rencontres de famille et d’amis.

La journée débute par une importante tradition: La bénédiction paternelle. C’est l’aine des enfants qui demande au père de la famille de donner sa bénédiction paternelle à toute la famille agenouillée devant lui. Après cette instant grave et émouvant, on se lève, se donne la main, s’embrasse et se souhaite la bonne année. Georges a toujours conservé cette tradition de la bénédiction paternelle et ce jusqu’à son décès.

Au Jour de l’an, les voisins et les amis viennent offrir leurs vœux pour la nouvelle année et on leur offre un petit  remontant pour se réchauffer. C’est un moment pour se voisiner.

Martha se rapelle d’un dîner du jour de l’an à st-Thomas-Didyme ou tous les enfants sont autour de la table et que devant chacun d’eux il y a un petit verre. Marie-Louise leur verse à tous une petite gorgée de ce qui doit probablement être de la boisson et toute la famille peut trinquer à la bonne année.

L’Épiphanie communément appelée les Rois

Le 6 janvier, on célèbre la fête des Rois ou le jour des Rois. C’est une fête religieuse et l’on assiste à la messe. Au repas, on sert la galette dans laquelle on a mis une fève qui déterminera le roi ou la reine pour toute l’année.

Le Mardi Gras

Le Mardi Gras précède le mercredi des Cendres et le début du Carême. Une période de privation va commencer le mercredi et durer quarante jours. La veille on en profite jusqu’à minuit pour rire, s’amuser, manger et boire. Mon père Georges faisait le Carêmec’est à dire qu’il jeûnait pendant quarante jours.

La mi-carême

Cette fête ne plaît pas toujours au clergé qui la dit païenne. On interrompt par une journée de réjouissances la période de pénitence et de privations qu’est le Carême lorsqu’on arrive à la moitie. C’est l’occasion de se déguiser, d’aller de maison en maison, de prendre un petit verre, de chanter, de danser, de jouer des tours…c’est une grande mascarade mise en place après vingt-trois jours des rigueurs du carême. Ce soir-la, presque tout le monde fête chez soi ou chez des voisins.

À tout moment, dans la soirée, on frappe fortement à la porte des maisons et des hommes et des femmes masques, vêtus d’étranges vêtements entrant dans les maisons. On dit qu’ils courent la mi-carême.

Marie-Louise aime beaucoup cette fête. Elle habille les mi-carême – les déguises. Pour se faire elle est même prête à décrocher les rideaux de la maison pour réussir un déguisement.

La mi-carême commence le jeudi soir et se poursuit jusqu’au dimanche. Le dimanche soir est appelé le soir des fantômes. Les fantômes se promènent dans le village sans dire un mot, sans musique, sans danse, sans bruit et ils vont de maison en maison en faisant de grands saluts jusqu’au sol.

Marie-Louise prends des draps blancs de la maison pour habiller les fantômes. Les enfants de la famille ont bien peur des fantômes dont ils ne savent pas qui se trouve sous le déguisement.

Le lendemain, le carême avec son jeune se poursuit avec ferveur jusqu’à la fête de Pâques.

Le poisson d’avril

L 1ier avril, c’est la course au poisson d’avril. Marie-Louise qui aime rire et s’amuser prépare ses histoires d’avance pour prendre ses clients, ses amis et ses voisins à des histoires fausses. Elle fait courir le poisson d’avril et elle rie à gorge déployée lorsqu’elle réussit son coup de faire croire à son histoire.

La Sainte-Catherine

La Ste-Catherine est aussi un moment de fête le 25 novembre. Marie-Louise participe toujours aux spectacle qui sont organises à cette occasion. Pour ce faire, elle fait venir des feuilles de musique de chez Archambault à Montréal, elle apprend de nouvelles chansons et jouent dans des petites pièces de théâtre. C’est l’occasion de faire des parties de cartes au bénéfice de la paroisse. La Sainte-Catherine c’est aussi la tire que l’on fabrique dans toutes les familles.

Le départ de St-Thomas-Didyme

Au printemps 1939, Marie-Louise et Georges décident de quitter St-Thomas-Didyme. Nous sommes à la vielle de la 2ieme guerre mondiale. La vie est difficile. Le couple ira s’installer à St-Eugène s’Argentenay ou ils seront entoures d’une grande famille de frères et de sœurs mais surtout des parents de Marie-Louise, Herméline Gagnon et Sandy Potvin et de la mère de Georges, Marie Dallaire.

Le départ, ne se passe pas comme prévu.

Georges part le premier avec Laurent, Gertrude, Paul et Paulette et peut-être Martha ainsi qu’un camion rempli de meubles, vaisselles, linges pour aller commencer à installer la maison achetée un peu plus tot à St-Eugène et situe dans la rang un peu plus loin que chez Camille et Jean-Guy.

Marie-Louise reste à St-Thomas-Didyme avec les autres enfants pour finir de liquider le commerce. Lorenzo lui est déjà chez les trappistes à Mistassini. Marie-Louise décidé de faire peinturer le magasin et la nuit venant, elle et les enfants vont coucher à la salle publique. Ce soir là, les enfants ont traverses du magasin à la salle publique en pyjama. Marie-Louise a vide la caisse, chauffe le poêle puis elle aussi s’est rendue à la salle publique. Pendant la nuit, un feu s’est déclaré et il va emporter les deux commerces de village, le magasin Sasseville et le magasin Frigon. La maison, le magasin et tout ce qu’ils contenaient va dis paraître en fumée.

Georges qui sera informe, dans les heures suivantes, que le magasin a brûlé, demandera: Ou étaient Marie-Louise et les enfants? On lui répondra qu’ils sont saufs. Pour Georges, c’est le principal. Marie-Louise, elle, dira: Dieu m’a tout donne et Dieu m’a tout enlevé. Que son nom soit béni.

Les années suivantes seront difficiles. Puis la guerre se terminera en 1945 et la vie deviendra plus facile. À St-Eugène, Marie-Louise et Georges auront deux enfants qui décéderont en bas age – les deux enfants s’appelaient Bernard. Puis, trois autres enfants se joindront à la famille déjà nombreuse, Georges, Grégoire et Camille en 1948.

Les autres Noëls

Au cours des ans, il y aura encore de belles fêtes de Noël, de belles rencontres de famille. Les année ’60 voient disparaître cependant les Noëls d’autrefois. La pratique religieuse décline, la société de consommation prend toute la place, les familles éclatent. Heureusement, le regroupement entre êtres chers et les réjouissances demeurent et pas seulement à Noël. Aujourd’hui nous avons la preuve.

Paulette Sasseville – juillet 2012

In the late 1920s, the world was facing a global economic crisis. To allow the population to survive this great drama, citizens were encouraged by the authorities to return to the land and settle on unoccupied land.

Thus in 1925 the parish of St. Thomas Didyme was founded (although the territory had been occupied by families since 1899), and families from Val-Jalbert (where a factory had shut down), the Saguenay-Lac-St-Jean region, Quebec, Montreal and even the United States came to settle.

In 1928, Marie-Louise Potvin and Georges Sasseville had been married for eight years with four children: Lorenzo, Laurent, Gertrude, and Georgette. They lost their first child, Aurelien. The family was residing in Giardville at the time and Georges was a dairy owner and cheese maker. At the suggestion of Father Henri Tremblay, their parish priest, they decided to move and settled with their family in St. Thomas Didyme. It was there on August 1928 that the twins, Paul and Paulette were born and subsequently baptized.

The family remained in St. Thomas Didyme until 1939 when Marie-Louise and Georges left to settle with their thirteen children in St. Eugene d’Argentenay where we are now.

Aside from Paul and Paulette, who were born in 1928 while the family was in St. Thomas Didyme, there were André, Martha, Gaston, Angelo, Angela, Marthe and finally Rachelle, who was six months old when the family moved to St. Eugene in the spring of 1939 .

In a book written on the occasion of the 75th anniversary of St. Thomas Didyme, one can read about Georges Sasseville, note the following: 1937-1939 – Mayor of St. Thomas Didyme – Arrived in 1928, was a businessman who was in his prime. The timber industry had been his going concern during his tenure which was beneficial for the municipality. We also note that prior to being mayor, Georges was a municipal councilor in 1936, justice of the peace and the council meetings were held at his home in the early ’30s, before the construction of a municipal hall.

Marie-Louise and Georges settled across from the village church, in a large house that they built and was both the family residence and a general store. I remember that the building was very large. There was a gallery in the front with two doors – one overlooking the store and the other the salon. When we as children were entering the store we were to say, when the door bell rang, I’m here! so that our mother knew immediately that we weren’t clients and she wouldn’t need to greet us at the door. When the priest Larouche entered the store, for fun, just like us, he would announce: I’m here! I must say that my mother was very busy. She was almost always pregnant, caring for children, looking after the shop, and was very involved in the church and in the community.

The store had a large room with two counters with one on the left and one on the right. There were plenty of things for sale hanging from the walls. A big furnace sat in the center of the room. There was everything in the store, food, clothing, lingerie, powder, cologne, soap, religious items, tools … it was a virtual paradise for us children who weren’t allowed to touch anything.  There was a backstore where one would find extra stock, barrels, bags of food, everything.

We were not allowed to enter the living room or the dining room of our home because of the fine furniture and the gramophone. We stayed mostly in the kitchen and on the 2nd floor where our beds were. There were two rows of beds on either side of the room that were separated by a curtain – one row of beds for the girls and the other row of beds for the boys.

Behind the store, there was a stable. When the neighboring farmers came to the village, to visit the store or to the church, they unharnessed their horses and put them in the barn. They paid a certain amount annually to rent stalls for their horses. In the stable we also had a cow. It had to be milked every morning and evening and once in a while we children were assigned the task of holding her tail to stop her from thrashing the face of the man or woman who was milking her. I appreciated the delicious cow’s milk, but I remember I didn’t really enjoy having to hold her tail.

At St. Thomas Didyme, out mother Marie-Louise worked in the store. She received and served the customers. She was a good proprietor. She had a ready repartee, was friendly and cheerful. The customers appreciated her.

When Maman went with Papa to visit Normandin, Lorenzo, Gertrude and Laurent took care of the store. On their way out, Maman would tell us to listen and do what our older siblings told us to do.

At home, there were hired girls who were involved in the maintenance of the house and the care of the children. At one time, there were three hired girls working at the same time and they were the ones that would milk the cow.

Our mother very seriously explained to us how we must be polite to the girls and that we had to call them Miss. I remember they were nice to us. I remember one of them would make me cocoa when I would return from school and that I would drink it sitting on my bed.

So this is how I spent the first years of my life, in a sense of well-being and satisfaction surrounded by a family that made me feel safe and full of affection.

Marie-Louise and Georges were very involved in the community. They worked hard and yet they were always willing to help and participate.

At that time religion, the church, and the parish priest played important roles in the lives of families. Religion ruled behavior. The church was the center of village life as well as a meeting place. The Priest acted as advisor and often times as a friend. Marie-Louise and Georges had a deep faith and were very involved in the church and in community life. Georges went to Mass every morning accompanied by his children. Marie-Louise was also very close to the village priest even if one day a priest slapped Paul, who served in the church, because he had brought the cruets to the altar at the wrong time – that was the way things were back then.

Marie-Louise, after the birth of Martha, fell ill and contracted tuberculosis. She had to check into a sanatorium but left for home before she had fully recovered. Finally, she went to see Brother André in Montreal. Brother André, who was canonized, was renowned for healing the sick. Meanwhile Marie, Georges’ mother, took care of us children back home in St. Thomas Didyme.

When we speak of Christmas’ past, we must see things in the context that I have presented to you: a couple, many children, faith, religion, the parish priests, a difficult life, hard times, illness, and of course good times.

At St. Thomas Didyme, the family of Georges Sasseville, while large, didn’t  lack for anything. The parents worked hard. They bore children every 18 to 24 months. They had a trade that put them in good social and financial standing. We had access to goods that other children didn’t because of the store. Thus, we were able to take the occasional candy from the store counter and maman would give us apples to give to our friends at school. We also had the luck of sitting on the store counter to see all the treasures that hid inside the suitcases of the visiting traveling salesmen.

Christmas and Christmas Preparations

At St. Thomas Didyme, I have no memories of Christmas decorations. At the time, we didn’t celebrate a commercial Christmas. We didn’t have a Christmas tree and didn’t even know who Santa Claus was. Christmas for us was a religious festival and it was the Little Baby Jesus who would brings us our gifts.

At Christmas we did hang stockings. On Christmas Eve we would nail one of our real socks to the kitchen wall, and come Christmas morning we expected to find a small gift inside of them.

In the bottom of the socks we would find apples and oranges but there were also other gifts. I remember dolls for the girls, child-size umbrellas, children’s skis … Paul remembers a cardboard farm and he recalls how it very quickly disappeared.

At the time, happiness for us didn’t lie in the gifts … happiness was being together, being warm and eating well. It meant being surrounded by parents and siblings. Among us  children there was no shortage of sharing. We kept nothing for ourselves. If we had something, we shared it without hesitation and offered it to those amongst us.

The holiday feasts were always plentiful and delicious. Marie-Louise was a very good cook. She knew how to keep you well-fed. During the holidays, we ate Lac St-Jean tourtière made with wild rabbit and sometimes with moose meat (occasionally bestowed upon us by the Indians) was added to the preparation. We also dined on meat pies, stew and dumplings and especially delicious home-made donuts dipped in confection sugar.

One day the local gamekeeper come to the store to conduct an inspection. He asked if there was any moose meat in the store . Marie-Louise replied that there wasn’t, secretly  knowing that there was a beautiful buttock of moose meat hidden in the stockroom that the Indians had given the family. The Indians had the right to hunt, but only for their own consumption. Giving the meat to my father Georges was illegal. It was dinner time and as there was no restaurant in the village, Marie-Louise invited the gamekeeper to supper. She served him soup, a steak with potatoes and dessert. The meal was delicious and the gamekeeper warmly thanked her the the superb supper. It was then that she told him the steak he had just consumed was moose steak! Caught in the trick the gamekeeper allowed her to keep the moose meat appreciating her sense of playfulness.

In a newspaper article written in 1932, you can read under the title: Interesting News from St. Thomas Didyme. Christmas Holiday – Indians Arrive from One Hundred Miles Distance. Christmas, this year was a memorable day for the parish. Thanks to the generosity of benefactors, we inaugurated magnificent decorations and a beautiful nativity scene. The parish choir, established three months ago by our dedicated priest, sang  a choice program of traditional carols. There is nothing to compare to the beauty of song and decorations put on by the church. The old songs of yesteryear, sung by a thirty-five voice choir with four mixed voices, were sung with mastery and brilliance. The soloists were: Jean Baptiste Paquin, Mr. Francois Lachance, Mrs. Georges Sasseville, Mrs. Joseph Bhérer and Miss S. Laliberté. Thing to note for our edification, we noticed among the crowd, many Indian families, that travelled either on foot or with dogs over one hundred and fifty miles, especially to attend the Midnight Mass.

Some Christmas Stories: André and the Recalcitrant Angel

During one Christmas Albert Rousseau, who loved the family of Marie-Louise and Georges and who worked for the parish priests as a sacristan, came to the store to invite us children to come and see the nativity scene that had just been installed in the church. Maman allowed us to go and we dressed quickly and ran across the street to the church. Marie-Louise handed us a few pennies each  to put in the Angel that in return saluted.

You’ve probably seen these angels installed in Nativity Scenes that salute once you put money in the bag they hold in their hands. Kids love to see the salute. After looking at the beautiful Nativity Scene and after reciting a small prayer, each child would drop their donation into the angel’s bag and the angel would greet them one by one. Andre’s turn arrived to put his money in the angel’s bag, but it didn’t react. André unhappy that it hadn’t reacted,  gave the angel a slap on the head, which sent the head off its shoulders and rolling away.

We all rushed home to tell Maman what André had done. But to our surprise Marie-Louise just laughed and said that the angel had got what he deserved because he should have thanked André instead.

Lac-à-Jim

Five kilometers northwest of  St. Thomas Didyme, lies Lac-à-Jim or Lake Jim. The lake takes its name from Jim Raphael, a Native American who settled there. His  entire family was baptized by the missionaries. Around the lake, in the 1930’s, there was an Indian reserve. Living in tents, the Indians survived by hunting and fishing. Coq Perron, an employee of the federal government managed the site.

The Lake Jim Indians would do their shopping at our parents’ general store and our father and mother befriended them.

Papa was also a fur trader. He bought furs from the Indians and would then sell them to individuals in Normandin, who in turn would resell the furs in Montreal. Sometimes we would accompany our father when he went to the Lake Jim reservation. I vividly remember one visit where we children were with him inside one tent while he negotiated the purchase of furs.

I remember one Christmas when the Lake Jim Indians arrived by dog-sleighs in St. Thomas Didyme – men, women and children – to attend the midnight mass. They put their dogs in the barn and their sleighs near the door. During the evening, the men gathered in the store to smoke, and eat nuts and candy, while the women and their children went to retire upstairs in our bedroom. We were in our beds and the Indian women were lying, everywhere, between our beds. It was a bit surprising for a young girl like myself and a little bit scary. Then maman woke us and we all went to midnight mass together.

On February 4, 1938, Marie-Louise became the godmother of a young 19 year old Indian girl named Émélie Métabez. The godfather was Méridé Boivin. On that same day, right after being baptized, a wedding was performed at the church between Émélie and Jimmy Raphael. Émélie kept in touch with her godmother Marie-Louise. When Grandpapa Georges Sasseville died in 1964, Émélie came to pay her respects and visited a few times thereafter. She loved to see her godmother and was always very emotional.

Christmas Mass

There were three Masses that were performed on Christmas, one at midnight, one at daybreak, and one at midday. They were very long and children tended to fall asleep. But even so children were expected to participate during Christmas Mass. One year, I was asked to place the Baby Jesus in the manger during early mass. I came out of the sacristy with the precious Jesus in my hands and I put him in the manger. I was so happy. I then returned to my seat to join my father, my brothers and sisters. Maman was singing with the choir.

For us, church was like a second home. If there was something we needed to discuss, or if we had a problem we needed help with, we would cross the street over to the church rectory to ask the parish priest for his advice. Maman at the time was President of the Council of Ladies whose duties included washing the church’s lingerie and keeping the building clean and in order. For example, one day maman decided all the sacred vessels, candlesticks and other objects of the altar needed cleaning. She sent us all to the church in Indian file to search for objects that needed cleaning to bring home with us. She cleaned everything with Braso and we returned them back to the church, all shiny and glistening.

Gertrude had the task of watering the flowers in the church. We would accompany her carrying water from the boiler.

Both sides of  Marie-Louise’s and Georges’ extended families were very large and they all resided either in Mistassini or in St. Eugene. So we had no extended family close to us while we lived in St. Thomas Didyme . Given the state of roads and means of transport back then, it was almost impossible to visit extended family over the holidays.

The Festive Spirit of Marie-Louise

Marie-Louise possessed a real sense of celebration. She loved to laugh, sing, and dance. She would happily participate in village life and attended all the weddings and parties she was invited to. When she couldn’t attend for whatever reason, she would be sorely missed. Georges Sasseville was the opposite –  quiet and reserved. But even so he loved to watch Marie-Louise in action.

The calendar contains many religious occasions celebrated throughout the year, and here are a few.

New Year’s Day

New Year’s Day wasn’t considered as religious as Christmas and so was an opportunity for  families and friends to socialize. But the day did begin with an important religious tradition: The Father’s Blessing. The eldest child in the family would ask the father to give his blessing and so the whole family would then kneel before him while he gave his blessing. After this serious and moving moment, we would all get up,  shake hands, kiss and wish each other a Happy New Year. Georges always maintained the tradition of the paternal blessing right up until his death.

Martha recalled one New Year’s Day dinner in St-Thomas Didyme where we children, seated around the dinner table had in front of each us a small liqueur glass . Marie-Louise poured each of us a small sip of liqueur so that we could all join in a toast for a Happy New Year.

Epiphany

On January 6, we celebrated the Epiphany or Twelfth Night. It was a religious festival and therefore we celebrated mass. At dinner time special pancakes were served. In one of the pancakes a bean would be inserted, and the family member that was lucky enough to find the bean in their pancake was declared king or queen for the whole year.

Mardi Gras (Shrove Tuesday)

Shrove Tuesday preceded Ash Wednesday and was the beginning of Lent, a period of fasting that lasted forty days. Therefore, Shrove Tuesday was the opportunity to laugh, have fun, eat and drink just until midnight. Our father Georges took the observation of Lent very seriously and would faithfully fast for the forty days.

Mid-Lent

This particular festival wasn’t favored by the clergy as they thought it to be pagan. Halfway through Lent there would be a respite from fasting and a week-end of rejoicing and feasting would ensue. People would masquerade in costume, and go from house to house, partake in a small glass of liquer, sing, dance, and play tricks. Almost everyone would celebrate at home or with neighbors. During the evening, there would be a heavy knock at the door and masked men and women, dressed in strange clothes would enter. Marie-Louise loved this festival. She would make us costumes to wear made from the curtains of our home.

Mid-Lent began on a Thursday and ran until Sunday. Sunday night was called the Night of Ghosts. “Ghosts” would stroll through the village silently and somberly, going from house to house making big bows to the ground. Marie-Louise would supply the white sheets for some of the ghosts. We children were very afraid of the ghosts, unsure of whom exactly were behind the disguises.

The next day, the rest of Lent fervently continued right up to Easter.

April Fool’s Day

Marie-Louise who loved to laugh and have fun enjoyed coming up with April Fool’s Day jokes to pull on her clients, her friends and neighbors. She would laugh uproariously when she had managed to fool someone.

St. Catherine Day

November 25th was St. Catherine’s Day and Marie-Louise always celebrated the holiday. She would order sheet music from Archambault in Montreal, to learn new songs and she acted in theater plays performed for the occasion. Special religious cards were made for the benefit of the parish, and every family would enjoy making the special taffy called La Tire.

Leaving St. Thomas Didyme

In the spring of 1939, Marie-Louise and Georges decided to leave St. Thomas Didyme. World War II was raging and life was difficult. The couple moved to St-Eugene d’Argentenay where they would be surrounded by a large extended family of brothers and sisters, but most importantly by the parents of Marie-Louise (Herméline Gagnon and Sandy Potvin) and by the mother of Georges (Marie Dallaire).

Unfortunately, the move did not go as planned.

George left first with the children Laurent, Gertrude, Paul, Paulette and perhaps Martha in a truck full of furniture, tableware, and linens in order to start installing the large home purchased a little earlier in St-Eugène. It was located about a mile north of where Camille and Jean-Guy now reside.

Marie-Louise stayed behind in St. Thomas Didyme with the other children to finish liquidating the stock in the store. Lorenzo was already with the Trappists in Mistassini. Marie-Louise decided to paint the inside walls of the store one night and afterward (because of the strong smell of paint) she and the children retired to bed in the public hall. That evening, the children crossed the store in their pajamas to enter the hall. During the night, a fire broke out and destroyed the store, along with the neighboring Frigon store. The house, the store and all they contained went up in smoke and flames.

When Georges heard the bad news his only question was: Where are Marie-Louise and the children? He was told that they were safe. For Georges, it was all that mattered. Marie-Louise at the time said, “God gave me everything and God took away everything. That his name be blessed”.

The following years were very difficult. But finally the war ended in 1945 and life became easier. At St-Eugène, Marie-Louise and George had two children that died in infancy – they were both named Bernard. Three other children joined the already very large family, George, Gregoire and finally Camille who was born in 1948.

Other Christmases

Over the years, we had wonderful Christmas holidays, and beautiful family gatherings. However the 1960’s saw the gradual disappearance of  traditional Christmases of our past. Religious practices declined, consumerism took over, families broke apart. Fortunately for us, the combination between loved ones and festivities (not just for Christmas) continues through our reunions and today we have the proof.

Paulette Sasseville – July 2012